Dimanche le 12 mai 2013, jour 294
En avant-midi on se rend à terre pour essayer
de trouver des courroies pour l'alternateur.
Nous descendons à la descente de bateau tout près au fond de la
baie. Comme on ne sait pas où aller, on
demande à une dame qui travaille dans sa plate-bande devant sa maison le chemin
à prendre pour le magasin de pièce d'auto le plus près. Comme elle voit que nous sommes à pied, elle
nous dit qu'elle nous donne un lift avec le cart de golf. Ben voyons donc! Elle insiste et part chercher l'engin. Une belle voiture de golf. 4 places.
Même Pookye est du voyage! Elle
nous amène jusqu'au magasin. Il est vrai
que c'était un peu loin. Sûrement 3 ou 4
milles. Elle m'offre même de nous
attendre si on veut ramasser des choses à l'épicerie, la porte voisine. Comme j'avais oublié des petites choses hier
j'accepte son offre. Pendant que je m'active à trouver ce qui me manque la
Dame, Mario et Pookye m'attende. C'est
la fête des mères aujourd'hui. À
l'épicerie il y a plein de beaux bouquets à vendre. J'en prends un pour l'offrir à notre si
gentille Dame. Je ne sais pas si c'est
une maman mais c'est si peu pour le service qu'elle nous a rendu. Quand je lui offre, elle est agréablement surprise
et contente. Mario apprendra, en
m'attendant, que notre Dame avait un fils qui est maintenant décédé. Je crois qu'on lui a fait un très grand
plaisir avec nos fleurs. Elle nous
ramène à la descente de bateau. On la
remercie, elle nous embrasse et nous dit que si on a besoin d'autre chose on
n'a qu'à lui demander. On profitera encore
de son offre pour emplir nos bidons d'eau au robinet extérieur de sa
maison. On retourne sur Oya Shivo. Malheur!
Les courroies ne font pas! Elles
sont trop courtes. Elles ferons pour l'autre poulie mais pas pour celle qui est
brisée. On rembarque dans le
dinghy. Il y a 2 marinas ici. Il est bien évident que la première marina
sur notre chemin, (Belhaven Marina) n'a aucune pièce. On se demande même si c'est vraiment une
marina tellement c'est petit. En route
pour la deuxième marina (la première en entrant dans la baie) on croise un
homme qui travaille sur son bateau aux quais privés des condos de la
ville. On lui demande si il sait s'il y
a du diesel et des pièces à la marina à l'entré de la baie. Il l'ignore mais nous offre un lift pour
aller en ville chercher de l'essence.
Ben! Coup donc! Le moindre qu'on
puisse dire c'est que les gens de Belhaven sont très serviable. Il a même un siège pour Pookye dans son
camion. Il nous donne donc un lift jusqu'à
la station service qui est juste à côté de la station d'essence. On ramasse 2 nouvelles courroies et il nous
ramène en ville. On lui offre des
dollars en remerciement mais il refuse.
On fait un brin de jasette ensemble puis il repart. Il est bien gentil ce mec. Mais quand ça va mal... ça va mal. Comme on avait besoin de courroie de 38'' et
que le magasin n'en avait que sur commande nous avons pris des 37'' en se disant
qu'il y a un peu d'ajustement sur le support de l’alternateur. Malheureusement l'ajustement disponible est
juste un peu insuffisant. À coup de
tabarnak, de tournevis et de kâlisse, il réussit enfin à la mettre en place.
Tout un exploit. En autant que ça tienne
et surtout que ça ne brise pas autre chose. 14H10 on lève l'ancre. Dans le canal qui nous amène de Pungo River
jusqu'à Alligator River, la maudi... courroie brise encore. Pour faire exprès, ce canal est très long et
il n'y a rien. Au lieu de remettre la
vielle qui nous avait rendu service, Mario décide d'en faire une avec de la
bande caoutchouc que nous avons abord.
Ça va... ça tourne... espérons que ça tienne maintenant. On reprend la route mais on surveille très
très souvent notre courroie de fortune.
Ça va encore. On continue tout en
surveillant encore et encore. Mais
arriva ce qui devait arriver. Le
caoutchouc est un peu trop souple et la courroie s'étire un peu plus d'heure en
heure. Un moment donnée on la trouve un
peu trop limite. Mario remet donc la
vielle courroie. 1 mille avant la sortie
du canal nous avons vu un beau petit chevreuil.
Il était venu s’abreuvé dans le canal.
Sur l’autre rive environ 1000 pieds plus loin un ours nous regarde
passer. Il est caché derrière les racines d’un gros arbre
tombé. Mais pas assez bien caché pour qu’on
ne le voie pas. Nous aussi on le regarde. Une belle petite face ronde et des petites
oreilles pointues, il est très mignon. Mais
pas de photo, ma caméra à rendu l’âme il y a quelques semaines… Et notre
courroie de rechange elle aussi lâchera juste comme on arrive à Tuchahoe Point. On arrête tout pour ce soir. Mario doit encore faire les vérifications
habituelles du moteur et aussi remettre notre avant-dernière vieille
courroie. Ensuite c’est le souper et le
dodo de bonheur.
Lundi le 13 mai 2013, jour 295
Départ 8h30.
Un vent nord-est de 15 à 20 nœuds.
Pour faire l’alligator River, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux. Et Mario déteste cette partie du parcourt et
c’est probablement pas aujourd’hui qu’il apprendra à l’aimer. Mais si on ne part pas aujourd’hui il nous
faudra attendre 2 jours car les ces prochains jours la météo s’annonce
pire. On a donc décidé de partir aujourd’hui. Les premiers milles se feront assez bien mais
au milieu de notre route ça va moins bien.
Le vent en pleine face, les vagues qui sont plus formées ici 1 sur 2 s’invite
à bord. Comme si ce n’était pas assez et
pour aider Mario a apprécier un peu plus l’Alligator River… la courroie lâche! Comme si c’était le temps! Il n’y
a pas beaucoup d’eau dans l’Alligator on ne peut donc pas trop sortir du canal
et avec ces vagues on ne veut pas non plus cogner au fond. On s’éloigne le plus qu’on peut juste le
temps de mettre la DERNIÈRE courroie usagée et on repart aussitôt. Ça fait pas très longtemps qu’on est partie
en on est déjà écœurer par ce bout de chemin.
Mario bougonne un bon coup aujourd’hui.
Comme je l’ai rarement vue bougonner.
Question de calmer un peu mon Mario, je lui propose une petite halte à l’abri
du pont. Il y a assez d’eau pour nous
dans ce petit coin. Le temps de manger
une bonne soupe chaude et de donner le temps à Mario de retrouver son humeur…
mais ce n’est pas facile. Après
discussion, on décide de continuer notre route.
On remonte jusqu’au tablier ouvrant du pont. On demande une ouverture qui ne se fera pas
trop attendre. Le vent à diminué. Le passage entre l’alligator River et l’Albemarle
est un peu délicat. Étroit et pas
beaucoup d’eau et une petite minute d’inattention et soudain : boum, on
touche le fond. Rien de grave… juste un
peu mais là, je peux-tu vous dire que mon chum y bougonne. Pour aider un peu à la situation je rie un
peu de la situation ! Mais mon chum n’est
pas content. Et pourtant, outre la
courroie, je trouve que la journée n’est pas si mal on réussit à faire un peu
de voile dans l’Albemarle en plus. Mais
rien n’y fait l’humeur de Mario tarde à revenir et c’est rare que ça
arrive. Mais dès qu’on aura jeté l’ancre
un peu au Sud de Buck Island il commence à retrouver son sourire. Nous
sommes au millage 58. Ce qui veut dire
qu’il ne nous reste plus que 58 milles avant d’arriver à Norfolk (VA).
Mardi le 14 mai 2013, jour 296
Départ 8h00.
Il fait 50° ce matin.
Brrrrr! Mais le soleil est au
rendez-vous. C’est ça de gagné pis mon
chum est de bonne humeur alors tout est parfait. On avait l’intention de couper la route pour
Norfolk en 2 mais ce ne sera pas possible, il n’y a aucune place avec assez d’eau
pour nous à mi chemin. On finira notre
journée au quai gratuit de Great Bridge.
Du côté Sud du pont.
Mercredi le 15 mai 2013, jour 297
On profite de cette journée pour aller faire
des courses. Des courroies en toute
urgence et un peu d’épicerie. C’est
facile de faire les courses ici. En
avant-midi Mario ira en vélo chercher les courroies. Comme il y a un peu de tout ici, en
après-midi, on part à l’assaut de la ville.
Pookye, pour sa part, garde le bateau.
Dollorama pour des essuie-tout et menus articles. On continue vers la
bank ou j’espère bien être en mesure de faire ajouter des fonds dans ma carte
«Chase» car il ne me reste qu’une
vingtaine de dollars et ce n’est pas suffisant pour avoir un mois d’internet
avec mes clés USB. Mais ce ne sera pas
possible. Pour faire ajouter des fonds
je peux le faire seulement le faire à une banque «Chase» et ici il n’y en a
pas. Je repars avec mon petit
bonheur. On continue vers l’épicerie. Ils
vendent aussi des cartes prépayé de toutes sortes de compagnies… mais pas de «Virgin»
ni de «AT&T». Sur le retour on prend
quelques minutes pour arrêter chez Radio Shak pour une carte Internet. Mais ils n’en ont pas. J’opte pour une puce pour mon téléphone
bahamien (qui n’est pas barré). D’après le
vendeur, avec le «package» de 50$ je vais avoir téléphone illimité et internet
aussi. Allons-y avec ceci ! Sur le retour on passe devant un PFK. Il y a si longtemps que je n’ai pas mangé de
«junk food», je me laisse tenter. 2
morceaux de poulet avec frites et sauce s.v.p.
En arrivant sur le quai, nos voisins sont en pleine engueulade. Pis pas une petite. Ça se traite de tous les noms possibles et
inimaginable. Ça n’allait déjà pas quand on est parti. Ça ne s’est pas amélioré depuis. Les bateaux ce n’est pas comme une maison,
les murs ne sont pas épais. Avec toute l’énergie
qu’ils mettent dans leurs engueulades nous sommes aux premières loges et on n’a
pas besoin de tendre l’oreille. Le plus comique c’est qu’ils s’engueulent
comme des putois toute la journée et une partie de la soirée et tout à coup ils
partent souper au restaurant. Nous on
reste ici tranquille et on se prépare de bons sushi. Je vais faire ma mauvaise langue! Nos voisins… quand ils sont revenus à leur
bateau… ils s’engueulaient encore… mais au moins ils parlent moins fort quand ils sont
sur les quais…
Jeudi le 16 mai 2013, jour 298
On n’a pas bien dormi cette nuit. Il y a eu beaucoup de bruit. Beaucoup de circulation dans le canal. Tôt ce matin, des outardes dans le parc se
chantaient la sérénade. 5h45 Mario se
lève. 6h00 c’est à mon tour. Toasts et café et on largue les amarres. J’appel le tenancier du pont pour demander une
ouverture et il me dit que le pont suivant du sien est fermé entre 7h00 et
9h00. Il nous faut attendre. Attendre
ici ou à l’autre pont il nous faudra attendre à quelque part. On décide de reprendre notre place au
quai. À peine accroché au quai, on
re-largue les amarres pour aller à la marina en face et faire le plein de
diesel, d’eau et le pump out. On pensait
attendre à Norfolk pour ceci mais ce sera fait et on n’aura à s’arrêter. Le temps de faire ceci et il est 8h00 nous
pouvons donc demander une ouverture de pont.
8h30 on s’embarque dans l’écluse (il y en a 1 ici) en même temps que
Chapter 3. On les avait rencontrés au
Bahamas et 3 mois plus tard on se rencontre de nouveau dans l’écluse. C’est une belle journée. Chaude et ensoleillée. On terminera cette belle journée près de New
Comfort Point (VA) Il est environ 18h00
on est à sa préparer un bon petit souper.
Au menu, pattes de crabes des neiges, riz et légumes. Je viens tout juste de m’asseoir avec mon
assiette qu’un bon coup de vent arrive.
On gite d’un peu plus de 5° d’un coup sec. Je ramasse rapidement les assiettes qui
veulent sauter en bas de la table pendant que Mario sort à toute hâte voir
dehors ce qui se passe. J’allume le VHF. Il y a l’annonce d’un grain (50 nœuds) qui s’avance
sur nous. Nous avons un bon 30 nœud de
vent déjà et sommes exposé au côté du vent.
Les vagues se sont levées dans le temps de le dire. 2 à 3 pieds déjà. Voilà maintenant qu’on chasse. Le vent nous pousse contre la grève. Vite, on part le moteur. On cogne au fond une première fois. La transmission ne veut pas s’engager. On chasse encore. On dérive de plus en plus
vers le rivage. Pendant que Mario se bât avec l’ancre et mange
des sauts d’eau à la figure, je me bâts avec la transmission. On cogne encore au fond et on dérive encore
un peu plus. Enfin, je réussi à
avancer. On cogne encore. Et encore.
Mario continu sa bataille. Il me fait signe de ralentir. Impossible que je lui dis, on cogne trop au
fond. Si je ralenti on recule et si on
recul… on s’échoue. On cogne
encore. Finalement un peu plus d’eau
sous la quille, un petit 10’, je peux maintenant ralentir un peu et lui donner
une chance d’en finir avec l’ancre.
Mario vient maintenant à la barre.
Je me précipite à l’intérieur fermer les écoutilles et les hublots. Il y a de l’eau un peu partout. Notre beau petit souper tranquille s’est
retrouvé à l’eau… c'est le cas de le dire. Il y a à peine 20
minutes c’était le calme plat et là il faut se battre pour ne pas échouer et maintenant décamper en vitesse et se trouver une nouvelle place pour passer la nuit. Quand même chanceux, nous n’avons que 4
milles nautiques à faire avant de trouver un endroit potable pour passer la
nuit. Il nous aura fallu un peu plus d’une
heure 30 pour sortir de notre impasse et se ré ancrer. Ce nouvel ancrage est assez rouleur mais c’est
quand même supportable. Je réchauffe
notre si bon souper qui sera un peu moins bon maintenant mais au moins il sera pris dans un endroit un
peu plus tranquille. On est bien content que cette aventure se termine bien.
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