samedi 17 novembre 2012

De Pine Island à St-Augustine





Dimanche 11 novembre 2012, jour 111
Nous avons encore ce matin, 6 à 8 milles nautiques à faire dans cette zone qui a beaucoup de courant.  Pour optimiser notre vitesse avec le moins d’effort possible pour gaston, notre moteur, nous attendons à 13h30 pour partir avec le courant dans la direction qui nous favorisera.  Pour ce bout de rivière, 3 ou 4 nœuds ce n’est pas négligeable, autant s’en servir.  Cette journée nous fera encore traverser une de ces régions cossues de l’ICW.  Pendant des kilomètres et des kilomètres des résidences somptueuses.  Même si je doute encore et toujours du bien fondé de si grosses résidences, je dois avouer qu’à regarder, c’est bien beau.  Toute les 100 ou 120 maisons (je n’ai pas compté) il y a une petite maison, ou un petit chalet sans prétention.  Comme pourrait le dire Elvis Graton :«think big ‘sti»…  Nous finirons notre journée loin de tous ces gros dollars et irons jeter l’ancre à Pine Island.  Un petit coin désert au milieu des marécages, îles et forets.  Nous serons une dizaine de bateaux à partager l’espace pour la nuit.  




On appelle ça se faire surprendre par la marée











Pine Island



Lundi 12 novembre, jour 112
On met encore le courant à notre profit ce matin.  On lève l’ancre à 9h00.  Nous n’avons que 12 milles nautiques à faire pour se rendre à St-Augustine.  11h20 nous jetons l’ancre dans la baie de St-Augustine juste en face du fort.  Ses allures espagnoles, ses tours somptueuses, ses bâtiments magnifiques, son fort bien conservé, dès notre premier regard sur la ville nous sommes conquis.  Demain, après s’être assuré que notre ancre tient bien, nous irons faire un tour en ville.  Dans la baie nous avons, en prime, un beau spectacle de dauphins.  Certains vont jusqu’à sauter hors de l’eau au plus grand plaisir des spectateurs présent à leur bateaux.  Quel beau spectacle…  Notre journée se terminera sur un couché de soleil aussi splendide que les nombreux précédents… mais ça non plus on ne s’en lasse pas.

Plage de St-Augustine

St-Augustine, le phare

Bel accueil

Wow

Notre voisin d'ancrage... Le Fort de St-Augustine

Coup de canon

deuxième coup de canon

Y a de l'action même au dessus de nos têtes



Mardi 13 novembre, jour 113
Ce matin on fait quelques petites choses à l’intérieur du bateau.  Faut quand même faire notre «ordinaire»  En voilier c’est comme à la maison, il y a du ménage à faire.  La différence est principalement la grandeur, il en va de soit.  Mais aussi l’inconvénient de l’étroitesse de l’espace.  Y travailler à 2 ce n’est pas toujours facile.  Je vous reviendrais bientôt sur ce qu’on pourrait appeler «une page de vie à bord d’un voilier de 36’»  C’est bon et moins bon côté.  Mais en attendant, allons en ville.  On s’embarque dans le dinghy pour faire le mille qui nous sépare du quai à dinghy de la marina.  Une chance, il n’y a pas trop de vagues aujourd’hui… On va arriver à terre tout sec…  À la sortie des quais un beau petit parc avec une tonnelle et en arrière plan, la ville.  Nos yeux ne savent plus donner de la tête.  Nos premiers pas nous emmènent sur la King.  Boutiques, restaurants, galeries d’art, cafés.  Quelques coins de rue et c’est la découverte de Flagler Collège.  Ce bâtiment est tout simplement superbe.  À lui seul cet édifice vaut le déplacement.  On déambule un bon bout dans les rues en admirant toutes ces belles maisons d’hier aux couleurs espagnoles. 










Flagler College 















Mercredi 14 novembre 2012, jour 114.
Déception.  Nous aurions bien aimé retourner en ville aujourd’hui mais les vents forts de la nuit on montés de belles grosses vagues dans la baie.  Juste à penser qu’il faudra faire plus ¼ de mile en dinghy dans ces vagues n’est pas intéressant.  On n’a pas envie de revêtir nos habits de plonger pour s’y rendre.  Bon, ok! J’en mets un peu…. mais très peu.  Les impers feraient l’affaire… mais tout compte fait, on va attendre à demain.

Jeudi 15 novembre, jour 115
Aujourd’hui c’est un peu moins maussade qu’hier, il vente encore beaucoup.  On s’est fait brasser toute la nuit à notre ancrage.  Avant de faire quoi que ce soit d’autre, on va traverser le pont et aller se payer le luxe de prendre une boule de mouillage.  Ça devrait être pas mal plus calme de l’autre côté du pont.  Au passage on arrête faire le plein d’eau, de diesel et la vidange septique.  On nous assigne le mouillage no 34.  Il y a beaucoup de courant ici aussi.  Au moins en étant du côté sud du pont nous devrions avoir moins de vagues… on l’espère en tout cas.  Maintenant qu’Oya Shivo est sécure sur sa boule de mouillage on retourne en ville.  On profitera aussi des installations de la marina pour faire la lessive.  Et une bonne douche, chaude, très chaude, ou on ne sera pas obligé de faire attention à la quantité de gallons d’eau utilisés pour se laver.  Je sais bien qu’il ne faut tout de même pas gaspiller l’eau, cette ressource si précieuse, mais il y a 3 mois déjà que nous sommes partis et dans le voilier nous n’avons pas d’eau en abondance alors je vais un peu en profiter.  Si on prenait plus souvent des marinas il en serait pas ainsi, mais ce n’est pas le choix qu’on a fait… faut donc assumer…  Puis, quand on manque de quelque chose… on l’apprécie plus après… donc c’est pour le mieux finalement.  La lessive complété on laisse nos sacs à la laverie de la marina et on repart explorer cette belle ville.  On en profitera pour faire un peu de shopping… Noël arrive à grand pas.  La petite rue St-George recel plein de beaux trésors.  De belles petites boutiques de toutes sortes.  On pourrait y passer des heures et des heures.  Mais comme toute bonne chose à une fin, 16h00 on retourne sur Oya Shivo.  Surprise!!!  Mauvaise surprise!!!  Bon, il ventait fort aujourd’hui, mais de là à arracher les 2 ancres et leur daviers, faut pas charrier.  Comme si ce n’était pas assez, le bras de l’ancre CQR est plié dans un angle d’environ 20°.  Les lumières de navigation sur le balcon avant… kaput.  On n’en croit pas nos yeux.  C’est à rien y comprendre.  On a peine à s’imaginé qu’on a pu tout arracher ainsi en étant à une boule de mouillage.  Ça n’a pas de sens.  On prend une boule pour être plus sécure et on revient au voilier et il y a des dégâts… On va s’en rappelé.  Il s’emble qu’une âme charitable à veillé à rattaché nos ancres pour qu’elle ne blesse pas la coque, c’est toujours ça de gagné.  On regarde un peu autour de nous pour voir si on n’aurait pas un indice sur l’événement.  Rien.  On ne comprend pas.  Mario se met tout de suite au travail car là c’est comme urgent de réparer car si les ancres ne sont pas opérationnelles nous ne pourrons pas partir.  Pendant que Mario est à récupéré et à détaché les morceaux pendouillant, un couple s’approche en dinghy.  La dame, avec presque la larme à l’œil, annonce à Mario que ce sont eux qui on malencontreusement foncé dans notre voilier.  En voulant prendre la boule de mouillage voisine, le courant les a transportés directement sur nous.  Et comme tous les bateaux ici aux mouillages bougent beaucoup, les 2 voiliers se sont cognés.  Mais çà du cogné fort pour tout arraché comme ça.  Eux ne sont pas plus chanceux, nos ancres ont fait un trou dans leur voilier… Le gars va nous dédommager, c’est la bonne nouvelle de l’histoire, mais faudra rester ici un jour de plus pour réparer. (pas de photos, désolé)


Quartier historique




















 


Vendredi 16 novembre 2012, jour 116
On a rarement si mal dormi.  La «tabar…» de boule de mouillage a frappée presque toute la nuit sur la coque du voilier à cause des forts courants.  En plus du courant, les vagues nous ont brassées toute la nuit.  Y’a des nuits comme ça, qui sont moins drôle que d’autre.  Fatigué ou pas, faut commencer notre journée.  On a beaucoup de pain sur la planche pour remettre les ancres en place.   Pendant que Mario commencera la réinstallation, j’irai en ville pour trouver la lumière qui a été brisée, des bolts en stainless et quelques autres petites choses.  Essayer de trouver une masse pour redresser le bras de la CQR.  Je suis chanceuse car en arrivant en dinghy à la marina, c’est Stephen, un québécois francophone qui est de service ce matin, c’est quand même plus facile en français, qui m’orientera pour mes achats.  En plus, il me dit qu’ils ont une masse et on pourra l’utiliser.  Je pars aussitôt en direction du magasin Sailor’s Exchange (que du matériel usagé) ou j’espère que je vais trouver la lumière autrement je devrais me rendre chez West Marine qui est plus loin et pas dans la même direction.  Mon premier arrêt, Sailor’s Exhange, est à quelques kilomètres.   La devanture du magasin n’est pas si mal mais l’intérieur… c’est autre chose.  En ouvrant la porte j’avoue avoir eu un peu peur.  Et là je ne vous niaise pas.  J’ai figé quelques minutes dans l’entré avant de me décider d’avancer.  C’est sale, c’est gris, des vieilles tablettes, un air de vieux magasin général des années 1800, pis encore. Oui, je suis bel et bien dans un magasin de marchandises de bateaux pas de doute.  Mais il y règne un capharnaüm que je ne croyais pas possible.  Même dans mes pires cauchemars je ne pouvais m’imaginer un tel fouillis.  La caverne d’Ali Baba, multiplié par dix.  Ce qui est rassurant, c’est qu’il y a pleins de gens.  Ça entre et sort sans arrêt.  Finalement je me décide et je fonce à l’aventure dans ces montagnes de boîtes, d’amas d’articles qui jonchent sur le plancher et sur les tablettes un peu partout.  Il y en a vraiment PARTOUT.  Il est difficile de passer entre les allées, si on peut appeler ça ainsi.  Ici il ne faut pas avoir peur de se salir et de fouiller.  C’est les 2 seules qualités qu’il faut avoir pour magasiner ici.  Mais je dois avouer qu’il y a vraiment de TOUT pour un bateau.  Si tu veux quelque chose, tu fouilles, encore et encore, et tu finis par trouver.  Ou encore, tu demandes mais là faut pas être trop pressé.  Le service à la clientèle n’est pas comme on s’attend, il est un peu à l’image du magasin.  Pas qu’il ne son pas aimables mais ils sont sombre et en désordre… comme le magasin.  Je fouille, je fouille, je fouille et je fini par enfin trouver la lumière.  Pareille à celle que nous avions, c’est parfait.  Pour ce qui est des bolts en stainless… là c’est un peu pire.  Il y a une immense boîte de bois d’environ 5’ x 5’ x 1’ de haut, avec des vis, bots, washers, écrous, de toutes les grosseurs et longueurs dans cette même grosse boîte.  Pas dans des petites boîtes ou des petits sacs un peu pèle mêle… non non non… juste lousse comme ça tout mélangé.  Et il m’en faut 10 pareilles avec écrous.  IMPOSSIBLE, car je vais être là encore dans 1 semaine.   Je trouve, in extrémiste, une boîte à terre, dans un fouillis d’autres boîtes, une petite boîte qui contient quelques petits sacs avec des bolts.  Bon, pas exactement comment celles que je cherche mais pas trop loin.  Pour 2$ si elles ne font pas ce ne sera pas une trop grosse perte.  Pour ce qui est des écrous qui vont avec… j’abandonne la recherche car c’est peine perdue.  Je prends quand même le temps de faire le tour.  À mesure que je fouille je deviens les mains de plus en plus sale mais je suis de plus en plus contente des trésors que cet endroit recel.  Des voiles, des câblots, des airs climatisés, des VHF, des frigos, des robinets, des hoses, des pompes, des fils électriques…  Des fils électriques…   Nous avons justement besoin de fil #8 pour arranger le macérateur.  Le fil qu’il a actuellement est trop petit et ça fait sauter les fusibles…  Nous avons aussi besoin de fil plat pour la radio SSB (ondes courtes)  Je trouve le fil #8 et je demande à un commis pour le fil plat.  Je lui explique le genre de fil que je cherche et il me dit suis moi…  Petite inquiétude mais je l’accompagne, dans l’arrière cour s’il vous plaît…  J’avais rien vue à date.  Il y a au moins autant ici qu’à l’intérieur.  Des ancres, des dodger, des bimini, des guindeaux, des vélos, des BBQ…  et j’en passe.  On se dirige vers une vieille vanne dans le fond de la cour.  Il y a encore plein de truc en pagaille.  Il me montre une grosse bobine de fil plat…  Eureka… je crois que ça fait l’affaire…  J’en prends une longueur.   Faut maintenant que je retourne sur Oya Shivo avec ma cargaison.  Du fil de cuivre étamé... ça pèse un peu… la route sera longue…  mais ça valait son pesant d’or.  45$ pour 1 lumière de navigation, 45’ fil #8 étamé, 35’ fil plat étamé et un petit paquet de bolts en stainless… big deal.  Arrivé à la marina, j’embarque ma cargaison dan le dinghy et je retourne sur Oya Shivo montrer à Mario mes belles découvertes.  Et aussi lui annoncé que j’ai trouvé une masse à la marina.  On embarque l’ancre de 55 lbs dans le dinghy et on se dirige à la marina.  Mario devra frapper avec une mini masse de 2 livres pour redresser le bras de l’ancre… elle n’est pas gagné celle là…  Après plusieurs coups et encore plusieurs autres coups et encore quelques autres il réussira à ramener, tant bien que mal, l’ancre.  Suffisamment en tout cas pour qu’elle puisse être utilisable sur le guindeau.   C’est ça de gagné mais la il l’a eu du mon Mario, à coup de masse à terre sur le gazon à frapper comme un malade avec une mini masse… c’est à la dure des fois qu’on en vient à bout…  Le «Harbormaster» qui nous a prêté la masse s’informe du fait qu’on a bel et bien réglé avec le gars qui nous a accroché.  Il veut s’assurer qu’on a été dédommagé.  Tout est bien qui fini bien… demain on pourra repartir.  Nous retournons sur Oya Shivo réinstallé notre nouvelle ancre stylisée… (car elle a encore un petit croche).


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