Dimanche le 7 avril 2013, jour 259
Levé 6h00.
Départ prévu 7h00. Ça prend quand
même un petit café. Mais c’est un départ
manqué. Notre ancre refuse de lâché
prise. Mario à beau crinquer avec le
guideau, j’ai beau essayer d’avancer avec le voilier pour la libérer, rien n’y
fait. Faut débarquer le dinghy et
réinstaller le moteur, on en aura surement besoin. Notre voisin d’ancrage, un mec qui arrive
d’Afrique du Sud est venu voir pour nous aider.
Il a avec lui sa chaudière à fond clair.
Il va explorer le fond. Il
revient et il dit que nous sommes pris après un ancien mouillage. Que peut-être que si on peut faire tourner le
voilier au dessus, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, il croit
que ça pourrait aider à déprendre. On
s’exécute. On remet de la chaine à
l’eau, et tant bien que mal j’essais de contourner le point ou est l’ancre. Il y a BEAUCOUP de courant ça ne nous aide
pas. Le courant est très fort ici à Nassau
et à chaque changement de marée on vire de bord. Il y a déjà 7 jours que nous sommes ici à
l’ancre… ça fait beaucoup de tour avec 4
marées par jour. Le premier tour
semble avoir donné un résultat certain.
Mai ce n’est pas suffisant. On
recommence une deuxième, une troisième et une quatrième fois. Il est déjà 9h00 et nous avons à peine réussi
à défaire 1 ou peut-être 2 tours de chaine?
La merde totale. Mario commence à
penser à couper la chaine et ainsi faire le don de notre ancre à la baie de
Nassau… Vers 10h30 un dinghy en
approche. C’est Jean du voilier
Sebas. Il nous voit agir de façon
étrange probablement et il est venu aux nouvelles. Il a un compresseur à membrane et offre de
nous aider. NOTRE SAUVEUR!!! Il retourne chercher son équipement et
quelques minutes plus tard il revient.
Il enfile sa combinaison pendant que Mario installe le compresseur à
bord. Il y a encore beaucoup de courant
dans la baie. Ce sera très difficile
pour lui. Ça lui prendra environ 1h30 à
tout défaire ce spaghetti de chaine. Il
a commencé par aller passer une corde dans l’ancien mouillage au fond pour
qu’on puisse attacher Oya Shivo et qu’il ne parte pas s’échouer quand l’ancre
sera relâchée. Il a ensuite replongé
pour aller attacher une autre corde à l’ancre et on y a mis un orin… pour
retrouver l’ancre… Il est encore
replongé avec un tournevis pour aller défaire l’émerillon entre la chaine et
l’ancre. Ensuite seulement il a été
capable de détourner la chaine de l’ancien mouillage au fond de l’eau. Toute une corvée. Jean, a vue au fond une autre ancre. Probablement un pauvre mec qui comme nous
était pris au fond. Secteur d’ancrage à
fuir voici le point de GPS: 25 04.51.0N
077 19.58.4W. Tenez-vous bien
loin de ce point ou préparé vous à peut-être plonger. Après avoir remercié Jean, il repart vers son
voilier mais il fait un arrêt chez un autre de nos voisins qui nous avait fait
des GROS gestes avec les bras. Jean réenfile
son équipement… le couple, des gens de plus de 65 ans, sont dans le même pétrin
que nous et Jean va encore prêter assistance.
Jean on te doit une fière chandelle.
Un ÉNORME merci pour ton aide et ta générosité. On espère bien te revoir car on t’en doit
une. On remonte le moteur et le dinghy à
bond. Il est 13h30 et nous pouvons enfin
partir. On largue notre amarre de
fortune et on quitte Nassau. La fenêtre
météo qu’on a est parfaite pour nous et nous préférons la prendre avec du
retard que de ne pas la prendre et devoir attendre près d’une semaine encore
ici. On salut Jean au passage, il est
encore dans l’eau pour nos voisins. 10
minutes après notre départ nous sommes
dans des vagues d’environ 7’. J’étais encore
à l’intérieur et je me dépêche à ranger les quelques choses qui restait et me
dépêche à sortir car c’est loin d’être drôle à l’intérieur. Honnêtement, à l’extérieur non plus. J’avais pris mes stugeron ce matin mais je
suis maintenant due pour une autre dose.
Il n’est pas question que je retourne à l’intérieur. Je demande à Mario s’il peut aller les
prendre. Je vais barrer à sa place. Ça ne va pas, il ne les trouve pas et moi je
ne suis vraiment pas bien. Finalement il
trouve les comprimés que je prends illico et je retourne m’écraser dans mon
petit coin en attendant de reprendre un peu de mieux... du moins j'espère. Afin de mettre toute les chances de mon bord,
je mange des biscuits soda, de peine et de misère et je mets mes lunettes
anti-mal de mer. Psychologique??? Peut-être mais après quelques minutes, 15 ou
20, je prends du mieux. Les heures
passent et la mer se calme. Nous sommes
avec des vagues de 3 à 5'. C'est une
navigation plus belle. À 15h30, on
croise un sous-marin... preuve
l'appui...
Nous sommes dans le
milieu de nul part... plus exactement entre Nassau, Andros, Le Bank et les
Berries. De l'eau... de l'eau... de
l'eau... oups!.... un sous-marin...
Surprenant! Nous arrivons sur le
Bank il est 22h00. On fait encore une
petite heure pour s'éloigner de l'entrée et ensuite jeter l'ancre un peu à
l'extérieur de la route.
23H30, nous
sommes à l'ancre. Tout le tour... de
l'eau... encore de l'eau.... 16' de profond sous la coque. Dire qu.il y a environ 12 miles nautique nous
avions plus de 1000 pieds juste à l'entrée du Bank et près de 10,000 à certains
endroit dans la traversée et maintenant, nous sommes encore en mer mais
seulement 16' d'eau... C'est quand même
spécial. C'est ici que se termine notre
journée. 60 miles nautiques et une ancre
sauvée....
Lundi, le 8 avril 2013, jour 260
La nuit a été courte et houleuse. 6H00, le cadran sonne il faut repartir. Comme avant chaque départ, Mario fait les
vérifications du moteur... il même fait le café, les beans et les toasts... il
est déchaîné ce matin! 7H00 nous sommes
en route pour Bimini. Le vent nous
abandonne de plus en plus. Nous devrons
faire la route à moteur seulement. Une
autre journée de 60 mn aujourd'hui.
Mario trouve que le moteur ne va pas comme il devrait. La pompe à eau... celle-là même qu'il vient
de réparer avec tant de misère et encore sur le point de nous lâcher. Croyez-le ou non... le nouveau shaft est
encore en train de se gruger... On
s'arrête et Mario ré-installe la pompe électrique pour qu'on puisse continuer
notre route car il n'y a toujours pas de vent.
Nous avons perdu du temps avec notre mésaventure de pompe alors au lieu
de rentrer sur Bimini nous resterons cette nuit à Cat Cay et terminerons notre
route demain.
Mardi le 9 avril 2013, jour 261
Une autre nuit houleuse on a pas bien dormi
encore une fois. Ce matin, le vent est
bon et nous n'avons qu’une petite navigation pour aller à Bimini. Nous ne sommes pas pressé de rentrer, on fait
quelques bords en mer, elle est très belle et douce aujourd'hui.
On s'engage dans le chenal d'entré de Bimini
à marée basse montante en espérant que tout aille bien. On suit un 3 mât qui y fait aussi son entrés. Comme la mer est très calme on peut se
permettre une entré à marée basse ce qu’on n’aurait pas osé dans une mer
agité.
Tout se passe bien, nous n'avons
pas vue moins de 15' ce qui est excellent.
Nous sommes par-contre très déçu par la couleur de l’eau. L'eau est tellement laide. Jamais je n'aurais imaginé ça. Elle est toute verte. C'est à peine si on voit 3' profond. Mais qu'est-ce qui c'est passé... en si peu
de temps? À peine 4 mois? On ne comprend pas. L'eau est tellement basse dans la baie que
sur le Banc à l'intérieur, le fond est à découvert...
Ici il y avait de l'eau en décembre dernier. |
Quand nous sommes passé,
en décembre dernier, l'eau recouvrait, à marée basse au moins 12’’ à 18'' d'eau
partout sur le banc??? On est peut-être
un peu en bas du zéro des cartes? En
tout cas, pour le moment on ne comprend pas trop ce qui se passe. À
peine sommes nous ancré qu’une grosse raie saute hors de l’eau, au moins 3’, à
quelques mètres de nous. Elle est
superbe. Quelques barracudas viendront
aussi nous visiter. Sitôt ancré, on met
le dinghy à l’eau, sans le moteur car on reprend la mer bientôt. Pookye a bien envie d’une petite balade sur
la terre ferme. Il y a encore plusieurs
jours qu’elle n’est pas débarqué, je vais lui faire ce plaisir. Le retour sur Oya Shivo à rame sera un peu
plus long… contre vent et marée… mais on y arrivera… avec un peu plus de temps
que pour l’aller. En fin de journée, quand la mer sera à son plus
haut, l'eau reprend sa belle couleur turquoise et sa transparence qu’on
reconnaît. Mais ce ne sera que
temporaire... À la marée basse suivante ce sera aussi laide qu’à notre arrivée. Verte et brouille et les marécages
redeviennent à sec. Voilà probablement l’explication
de ce phénomène. Comme la marée descend
très bas, elle draine la terre et les algues sur le banc qui sont probablement
en période de semence (nous sommes au printemps) alors ces semences se retrouvent
dans l’eau. Bon, je n’ai pas fait de
vérification avec des professionnels, mais mon analyse semble logique. Mystère résolu!
Mercredi le 10 avril 2013, jour 262
La paresse nous gagne… on mets le moteur sur
le dinghy. Ce matin Mario se rend à la
quincaillerie. Il a besoin d’une pièce
pour l’une des pompes à eau électrique.
Il veut se fabriquer une 2ième pompe électrique de
remplacement. Juste au cas où celle qui
est en place nous ferait faux bond.
Quand nous seront à Lake Worth il sera plus facile de trouver ce dont on
a réellement besoin ou on attendra pour aller chez Sailor Exchange. Au moins on aura plus de choix qu’ici.
Pendant que je mets quelques textes et photos sur le blog, Mario s’affaire au
nettoyage de notre filtre à eau potable qui en avait bien besoin. On fera une petite balade dans Alice
Town. On aime bien être ici. De son côté l’eau, au gré des marées,
continue ses changements de couleur, passant inlassablement du vert opaque au
turquoise limpide.
Jeudi le 11 avril 2013, jour 263
Nous sommes en attente d’une fenêtre météo
favorable pour notre prochaine traversée du Golf. Le 13 semble vouloir être une journée
favorable. D’ici là je continue mes
textes pour le blogue. Mario montera
dans le mât pour une réparation sur la lumière de mi-mât. Il lavera aussi la barbe qui s’est fait sur
la ligne d’eau. Une autre petite balade en ville aussi. On fait aussi un petit saut au liquor store
pour quelques bouteilles de vin.
Vendredi le 12 avril 2013, jour 264
Ce matin c’est le remplissage de diésel et d’eau
fin d’être prêt pour le départ toujours prévu pour demain matin. On fera aussi notre dédouanement. Qui se fera super bien. Simple et courtois. La dame qui nous sert est bien gentille. On prendra quelques minutes pour faire une
dernière petite balade dans Alice Town et se rendre jusque sur le côté océan
pour un dernier regard sur cet immense horizon et sur cette mer à qui on
demande d’être conciliante pour notre traversée de demain.
Une certaine nostalgie accompagne nos pas
vers le retour sur Oya Shivo. On
continue nos préparatifs de départ. Il
nous faut enlever le moteur du dinghy et l’installer sur son siège sur le
balcon arrière et embarquer le dinghy sur le nez du voilier. Nous
voilà fin prêt pour demain.
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