jeudi 16 mai 2013

Du 12 au 16 mai (la fin de l'Intra Coastal Waterway)




Dimanche le 12 mai 2013, jour 294
En avant-midi on se rend à terre pour essayer de trouver des courroies pour l'alternateur.  Nous descendons à la descente de bateau tout près au fond de la baie.  Comme on ne sait pas où aller, on demande à une dame qui travaille dans sa plate-bande devant sa maison le chemin à prendre pour le magasin de pièce d'auto le plus près.  Comme elle voit que nous sommes à pied, elle nous dit qu'elle nous donne un lift avec le cart de golf.  Ben voyons donc!  Elle insiste et part chercher l'engin.  Une belle voiture de golf.  4 places.  Même Pookye est du voyage!  Elle nous amène jusqu'au magasin.  Il est vrai que c'était un peu loin.  Sûrement 3 ou 4 milles.  Elle m'offre même de nous attendre si on veut ramasser des choses à l'épicerie, la porte voisine.  Comme j'avais oublié des petites choses hier j'accepte son offre. Pendant que je m'active à trouver ce qui me manque la Dame, Mario et Pookye m'attende.  C'est la fête des mères aujourd'hui.  À l'épicerie il y a plein de beaux bouquets à vendre.  J'en prends un pour l'offrir à notre si gentille Dame.  Je ne sais pas si c'est une maman mais c'est si peu pour le service qu'elle nous a rendu.  Quand je lui offre, elle est agréablement surprise et contente.  Mario apprendra, en m'attendant, que notre Dame avait un fils qui est maintenant décédé.  Je crois qu'on lui a fait un très grand plaisir avec nos fleurs.  Elle nous ramène à la descente de bateau.  On la remercie, elle nous embrasse et nous dit que si on a besoin d'autre chose on n'a qu'à lui demander.  On profitera encore de son offre pour emplir nos bidons d'eau au robinet extérieur de sa maison.  On retourne sur Oya Shivo.  Malheur!  Les courroies ne font pas!  Elles sont trop courtes. Elles ferons pour l'autre poulie mais pas pour celle qui est brisée.  On rembarque dans le dinghy.  Il y a 2 marinas ici.  Il est bien évident que la première marina sur notre chemin, (Belhaven Marina) n'a aucune pièce.  On se demande même si c'est vraiment une marina tellement c'est petit.  En route pour la deuxième marina (la première en entrant dans la baie) on croise un homme qui travaille sur son bateau aux quais privés des condos de la ville.  On lui demande si il sait s'il y a du diesel et des pièces à la marina à l'entré de la baie.  Il l'ignore mais nous offre un lift pour aller en ville chercher de l'essence.  Ben! Coup donc!  Le moindre qu'on puisse dire c'est que les gens de Belhaven sont très serviable.  Il a même un siège pour Pookye dans son camion.  Il nous donne donc un lift jusqu'à la station service qui est juste à côté de la station d'essence.  On ramasse 2 nouvelles courroies et il nous ramène en ville.  On lui offre des dollars en remerciement mais il refuse.  On fait un brin de jasette ensemble puis il repart.  Il est bien gentil ce mec.  Mais quand ça va mal... ça va mal.   Comme on avait besoin de courroie de 38'' et que le magasin n'en avait que sur commande nous avons pris des 37'' en se disant qu'il y a un peu d'ajustement sur le support de l’alternateur.  Malheureusement l'ajustement disponible est juste un peu insuffisant.   À coup de tabarnak, de tournevis et de kâlisse, il réussit enfin à la mettre en place. Tout un exploit.  En autant que ça tienne et surtout que ça ne brise pas autre chose. 14H10 on lève l'ancre.  Dans le canal qui nous amène de Pungo River jusqu'à Alligator River, la maudi... courroie brise encore.  Pour faire exprès, ce canal est très long et il n'y a rien.  Au lieu de remettre la vielle qui nous avait rendu service, Mario décide d'en faire une avec de la bande caoutchouc que nous avons abord.  Ça va... ça tourne... espérons que ça tienne maintenant.  On reprend la route mais on surveille très très souvent notre courroie de fortune.  Ça va encore.  On continue tout en surveillant encore et encore.  Mais arriva ce qui devait arriver.  Le caoutchouc est un peu trop souple et la courroie s'étire un peu plus d'heure en heure.  Un moment donnée on la trouve un peu trop limite.  Mario remet donc la vielle courroie.  1 mille avant la sortie du canal nous avons vu un beau petit chevreuil.  Il était venu s’abreuvé dans le canal.  Sur l’autre rive environ 1000 pieds plus loin un ours nous regarde passer.  Il est  caché derrière les racines d’un gros arbre tombé.  Mais pas assez bien caché pour qu’on ne le voie pas.  Nous aussi on le regarde.  Une belle petite face ronde et des petites oreilles pointues, il est très mignon.  Mais pas de photo, ma caméra à rendu l’âme il y a quelques semaines… Et notre courroie de rechange elle aussi lâchera juste comme on arrive à Tuchahoe Point.  On arrête tout pour ce soir.  Mario doit encore faire les vérifications habituelles du moteur et aussi remettre notre avant-dernière vieille courroie.  Ensuite c’est le souper et le dodo de bonheur.

Lundi le 13 mai 2013, jour 295
Départ 8h30.  Un vent nord-est de 15 à 20 nœuds.  Pour faire l’alligator River, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux.  Et Mario déteste cette partie du parcourt et c’est probablement pas aujourd’hui qu’il apprendra à l’aimer.  Mais si on ne part pas aujourd’hui il nous faudra attendre 2 jours car les ces prochains jours la météo s’annonce pire.  On a donc décidé de partir aujourd’hui.  Les premiers milles se feront assez bien mais au milieu de notre route ça va moins bien.  Le vent en pleine face, les vagues qui sont plus formées ici 1 sur 2 s’invite à bord.  Comme si ce n’était pas assez et pour aider Mario a apprécier un peu plus l’Alligator River… la courroie lâche!  Comme si c’était le temps!    Il n’y a pas beaucoup d’eau dans l’Alligator on ne peut donc pas trop sortir du canal et avec ces vagues on ne veut pas non plus cogner au fond.  On s’éloigne le plus qu’on peut juste le temps de mettre la DERNIÈRE courroie usagée et on repart aussitôt.  Ça fait pas très longtemps qu’on est partie en on est déjà écœurer par ce bout de chemin.  Mario bougonne un bon coup aujourd’hui.  Comme je l’ai rarement vue bougonner.  Question de calmer un peu mon Mario, je lui propose une petite halte à l’abri du pont.  Il y a assez d’eau pour nous dans ce petit coin.  Le temps de manger une bonne soupe chaude et de donner le temps à Mario de retrouver son humeur… mais ce n’est pas facile.  Après discussion, on décide de continuer notre route.  On remonte jusqu’au tablier ouvrant du pont.  On demande une ouverture qui ne se fera pas trop attendre.  Le vent à diminué.  Le passage entre l’alligator River et l’Albemarle est un peu délicat.  Étroit et pas beaucoup d’eau et une petite minute d’inattention et soudain : boum, on touche le fond.  Rien de grave… juste un peu mais là, je peux-tu vous dire que mon chum y bougonne.  Pour aider un peu à la situation je rie un peu de la situation !  Mais mon chum n’est pas content.  Et pourtant, outre la courroie, je trouve que la journée n’est pas si mal on réussit à faire un peu de voile dans l’Albemarle en plus.  Mais rien n’y fait l’humeur de Mario tarde à revenir et c’est rare que ça arrive.  Mais dès qu’on aura jeté l’ancre un peu au Sud de Buck Island il commence à retrouver son sourire.   Nous sommes au millage 58.  Ce qui veut dire qu’il ne nous reste plus que 58 milles avant d’arriver à Norfolk (VA).

Mardi le 14 mai 2013, jour 296
Départ 8h00.  Il fait 50° ce matin.  Brrrrr!  Mais le soleil est au rendez-vous.  C’est ça de gagné pis mon chum est de bonne humeur alors tout est parfait.  On avait l’intention de couper la route pour Norfolk en 2 mais ce ne sera pas possible, il n’y a aucune place avec assez d’eau pour nous à mi chemin.  On finira notre journée au quai gratuit de Great Bridge.  Du côté Sud du pont. 

Mercredi le 15 mai 2013, jour 297
On profite de cette journée pour aller faire des courses.  Des courroies en toute urgence et un peu d’épicerie.  C’est facile de faire les courses ici.  En avant-midi Mario ira en vélo chercher les courroies.  Comme il y a un peu de tout ici, en après-midi, on part à l’assaut de la ville.  Pookye, pour sa part, garde le bateau.  Dollorama pour des essuie-tout et menus articles. On continue vers la bank ou j’espère bien être en mesure de faire ajouter des fonds dans ma carte «Chase»  car il ne me reste qu’une vingtaine de dollars et ce n’est pas suffisant pour avoir un mois d’internet avec mes clés USB.  Mais ce ne sera pas possible.  Pour faire ajouter des fonds je peux le faire seulement le faire à une banque «Chase» et ici il n’y en a pas.  Je repars avec mon petit bonheur.  On continue vers l’épicerie.   Ils vendent aussi des cartes prépayé de toutes sortes de compagnies… mais pas de «Virgin» ni de «AT&T».  Sur le retour on prend quelques minutes pour arrêter chez Radio Shak pour une carte Internet.  Mais ils n’en ont pas.  J’opte pour une puce pour mon téléphone bahamien (qui n’est pas barré).  D’après le vendeur, avec le «package» de 50$ je vais avoir téléphone illimité et internet aussi.  Allons-y avec ceci !  Sur le retour on passe devant un PFK.  Il y a si longtemps que je n’ai pas mangé de «junk food», je me laisse tenter.  2 morceaux de poulet avec frites et sauce s.v.p.  En arrivant sur le quai, nos voisins sont en pleine engueulade.   Pis pas une petite.  Ça se traite de tous les noms possibles et inimaginable.    Ça n’allait déjà pas quand on est parti.  Ça ne s’est pas amélioré depuis.  Les bateaux ce n’est pas comme une maison, les murs ne sont pas épais.  Avec toute l’énergie qu’ils mettent dans leurs engueulades nous sommes aux premières loges et on n’a pas besoin de tendre l’oreille.    Le plus comique c’est qu’ils s’engueulent comme des putois toute la journée et une partie de la soirée et tout à coup ils partent souper au restaurant.  Nous on reste ici tranquille et on se prépare de bons sushi.  Je vais faire ma mauvaise langue!  Nos voisins… quand ils sont revenus à leur bateau…   ils s’engueulaient encore…  mais au moins ils parlent moins fort quand ils sont sur les quais…

Jeudi le 16 mai 2013, jour 298
On n’a pas bien dormi cette nuit.  Il y a eu beaucoup de bruit.  Beaucoup de circulation dans le canal.  Tôt ce matin, des outardes dans le parc se chantaient la sérénade.  5h45 Mario se lève.  6h00 c’est à mon tour.  Toasts et café et on largue les amarres.  J’appel le tenancier du pont pour demander une ouverture et il me dit que le pont suivant du sien est fermé entre 7h00 et 9h00. Il nous faut attendre.  Attendre ici ou à l’autre pont il nous faudra attendre à quelque part.  On décide de reprendre notre place au quai.  À peine accroché au quai, on re-largue les amarres pour aller à la marina en face et faire le plein de diesel, d’eau et le pump out.  On pensait attendre à Norfolk pour ceci mais ce sera fait et on n’aura à s’arrêter.  Le temps de faire ceci et il est 8h00 nous pouvons donc demander une ouverture de pont.  8h30 on s’embarque dans l’écluse (il y en a 1 ici) en même temps que Chapter 3.  On les avait rencontrés au Bahamas et 3 mois plus tard on se rencontre de nouveau dans l’écluse.  C’est une belle journée.  Chaude et ensoleillée.  On terminera cette belle journée près de New Comfort Point (VA)  Il est environ 18h00 on est à sa préparer un bon petit souper.  Au menu, pattes de crabes des neiges, riz et légumes.  Je viens tout juste de m’asseoir avec mon assiette qu’un bon coup de vent arrive.  On gite d’un peu plus de 5° d’un coup sec.  Je ramasse rapidement les assiettes qui veulent sauter en bas de la table pendant que Mario sort à toute hâte voir dehors ce qui se passe.  J’allume le VHF.  Il y a l’annonce d’un grain (50 nœuds) qui s’avance sur nous.  Nous avons un bon 30 nœud de vent déjà et sommes exposé au côté du vent.  Les vagues se sont levées dans le temps de le dire.  2 à 3 pieds déjà.  Voilà maintenant qu’on chasse.  Le vent nous pousse contre la grève.  Vite, on part le moteur.  On cogne au fond une première fois.  La transmission ne veut pas s’engager.  On chasse encore. On dérive de plus en plus vers le rivage.   Pendant que Mario se bât avec l’ancre et mange des sauts d’eau à la figure, je me bâts avec la transmission.  On cogne encore au fond et on dérive encore un peu plus.  Enfin, je réussi à avancer.  On cogne encore.  Et encore.   Mario continu sa bataille.  Il me fait signe de ralentir.  Impossible que je lui dis, on cogne trop au fond.  Si je ralenti on recule et si on recul… on s’échoue.  On cogne encore.  Finalement un peu plus d’eau sous la quille, un petit 10’, je peux maintenant ralentir un peu et lui donner une chance d’en finir avec l’ancre.  Mario vient maintenant à la barre.  Je me précipite à l’intérieur fermer les écoutilles et les hublots.  Il y a de l’eau un peu partout.  Notre beau petit souper tranquille s’est retrouvé à l’eau… c'est le cas de le dire.  Il y a à peine 20 minutes c’était le calme plat et là il faut se battre pour ne pas échouer et maintenant décamper en vitesse et se trouver une nouvelle place pour passer la nuit.  Quand même chanceux, nous n’avons que 4 milles nautiques à faire avant de trouver un endroit potable pour passer la nuit.  Il nous aura fallu un peu plus d’une heure 30 pour sortir de notre impasse et se ré ancrer.  Ce nouvel ancrage est assez rouleur mais c’est quand même supportable.  Je réchauffe notre si bon souper qui sera un peu moins bon maintenant mais au moins il sera pris dans un endroit un peu plus tranquille.  On est bien content que cette aventure se termine bien. 

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